Dalc'h eus Kastell Briand
Administrateurs : Eledhwen de Goanv
 
 Dalc'h eus Kastell Briand  TRE AN KASTELL  HE LEVRAOUEG 

 Traité sur Romaric

Nouveau sujet   Répondre
 
Bas de pagePages : 1  
Myrlin de Chateaubriand
Le Maîstre des lieux
Camarade breton
13 messages postés
   Posté le 27-08-2006 à 15:18:07   Voir le profil de Myrlin de Chateaubriand (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Myrlin de Chateaubriand   

Traité sur Romaric



Halte là jeune personne, toi qui n’a pas connu Romaric, sache-le tu n’as pas vécu, car s’il était un phénomène à ne pas rater dans une existence, ce n’est pas l’apparition de Dieu dans son verre de vin, mais bien les allocutions remplies d’une profonde philosophie de Romaric.

Romaric est en cela l’un des plus grands trésors qui soit pour tout anthropologue digne de ce nom. Si la candeur se nomme Goel, si la grandeur se nomme Caedes, si la douleur se nomme Jarkov, si la froideur se nomme Marcus, si la splendeur se nomme Mbouroch, si le sans cœur est Alsbo, si la rigueur se nomme Sat, si le malheur arrive à celui qui néglige CMdT, si le cœur se nomme Frère Nico, si la pudeur se nomme Rolland, si le bonheur se nomme Kay, si ça glisse comme dans du beurre c’est Lecouscous, si c’est un emmerdeur c‘est Raoul, si tu as peur ce n’est pas Woi, s’il y a un mangeur de fleur c‘est Biquette, si jamais ta vache ne meurt alors Magemax, si la vie est un Hummer alors Bobbysix , s’il est un floodeur c’est Romaric. Tel est Romaric, une légende, un mythe, une entité dont on ne peut que douter des exploits rapportés par ceux qui lui survivent, ceux qui en réchappèrent. Pourtant, sa réputation ne peut être qu’en dessous de la réalité, de cette ignoble et intolérable vérité qu’est la monstruosité Romaric. Il est impossible de ne pas éprouver un frisson le long de l’échine au souvenir de cet homme, un frisson de nostalgie heureuse pour les plus durs, un frisson d’effroi pour la plupart. Qu’on se le dise : il est un avant et un après Romaric !

Il est possible de concevoir feu Romaric comme un tour de Babel, un concentré de matière débilitante dans un esprit pourtant éclairé. Il faut savoir que Romaric était très loin d’être un mauvais garçon, il n’était pas bête, tout juste niquedouille. Pourtant il contenait en lui tous les maux de la déconstruction langagière, il incarnait l’anti-pensée à l’état brut, bloc absolument inébranlable et impassible d’irrationalité, néant sans fond, gouffre infini, vide sidéral et cérébral. Antithèse même de la notion d’érudition, Romaric n’était pas inintelligent, au contraire, mais seulement il symbolisait à lui seul et de manière presque exclusive le chaos spirituel. Il était, oh oui, il était. Partout cela est certain, son omniprésence et sa fulgurance le font apparaître avec un peu de recul comme une entité divine. Car toutes les Amazones et Léonides réunies ne pourraient se mesurer à Romaric sans paraître parfaitement misérables. S’il devait y avoir un Dieu des sujets « comptons ensemble » nul doute ce serait lui. En quelque sorte, il est à la fois un absolu et une contradiction, c’est en cela qu’il est unique.

La Tour de Babel qu’est Romaric vit le jour en Artois, le destin n’est pas du genre à faire les choses au hasard. Son ascension y fut fulgurante, il était partout, derrière tout le monde, devant tout le monde, sur chaque côté, véritable ressort infatigable, inlassable trublion, d’une jovialité imperturbable. Son don, car il s’agit soit d’un don soit d’un pouvoir divin, lui fit accéder à la notoriété et sa renommée était à la mesure de son omniprésence. Nul doute, que son esprit monumental ait à jamais forgé le visage de l’Artois, la Biquette Song demeurant l’ultime vestige de la civilisation Romaric, comme un hommage dressée vers les cieux en son honneur, une construction humaine tentant de faire écho à sa gloire, mais nulle cathédrale ne peut surpasser l’œuvre du créateur.

Le bon Romaric tenta une intrusion en Champagne, fort heureusement la Nature fait ses ouvrages de manière parfaite et en ce temps-là Champagne signifiait bon goût. Si le Romaric y avait quelques amitiés, chez le tricéphale Korbn ou encore l’incomparable Goel, mais surtout la Belle et Délicieuse Nathan, il avait surtout à faire face à l’Unique et Classieux Bobbysix maître dans l’art du rembarrage, au sage et imperturbable Caedes et au rigoriste Sat. L’accueil peu enthousiaste ne désarma pas l’intouchable Romaric, dont la jovialité était plus solide que les murs de la Jérusalem céleste. C’est alors, c’est à dire presque aussitôt qu’interviendra le grand témoin de la légende Romaric que je suis. Assistant aux frasques de l’incroyable Romaric depuis le début, Jarkov, votre auteur bien aimé, sortit immédiatement l’artillerie lourde et usa de ce que les générations actuelles ne connaissent hélas plus, ce qui de toute manière n’aurait plus le moindre sens dans ce monde privé de Romaric, je fais mention de la censure sauvage, barbare, violente et systématique. En ce temps tout était possible en censure, la notion de déontologie n’apparaissant que plus tard (le premier jet d’une déontologie du censeur fut d’ailleurs mon œuvre, je tiens à me lancer des fleurs pour avoir été précurseur en ce domaine, étant le seul à m’en rappeler autant que je me félicite puisque nul autre ne le fera), Romaric fut donc la cible d’un acharnement sans trêve, qui sans altérer sa bonne humeur, le fit revenir précipitamment en Artois.

De retour en Artois son œuvre se poursuivait, un espace magique hors des limites de l’espace et du temps, le forum de Romaric, devint la quintessence même du style Romaric, le sanctuaire inégalé et inégalable du bavardage informe et creux. Le défouloir du PARS, autre lieu mythique, est un peu l’antithèse de ce monde de Romaric consacré à sa philosophie, en refusant toutes les règles établies par Romaric le défouloir se veut un hommage par l’inverse à cette grande figure céleste. Toujours fidèle à lui même, Romaric rejoignit entre temps la Orange Attitude, où se trouvait le bien pensant Semant. Ce mouvement politique ayant pour programme unique de faire l’apologie de la couleur orange (j’avoue avoir voulu rejoindre ce parti, mais l’amour de Caedes fut plus fort que celui pour le Orange) convenait parfaitement à l’idéologie du maître de la déconstruction de la pensée. Puis la Bretagne devint accessible, Jarkov, Nathan et d’autres quittèrent le berceau champenois pour bâtir ce nouveau duché qui allait devenir le monument politique d’occident, hélas, Romaric fut du voyage ….


Icône de l’Orange attitude, qui comptait en son sein plusieurs des pères fondateurs de la Bretagne : Celtic13 et Ben0ben ainsi que de manière plus éloignée Nathan, le fougueux bavard, l’infatigable Romaric débarqua sur les terres bretonnes aux premières heures de la vague d’immigration. Fort de sa notoriété inégalée, il fut imaginé que son zêle à la palabre induirait zêle au travail, ses bonnes relations faisant le reste, il obtint la place de premier juge de Bretagne. Ainsi le tribunal breton, désormais célèbre pour son zêle à condamner, puise ses racines dans le cœur de Romaric. Quel contraste entre cette incarnation même du pacifisme et du naïf infantilisme qui contamine bon nombre de villages et la voie empruntée par la justice bretonne par la suite. Il est possible d’y voir ce phénomène de ce qu’en réponse à un comportement extrême, ceux qui en ont à souffrir optent pour une attitude toute aussi extrémiste mais diamétralement opposée. Quoiqu’il en soit, Romaric entra en justice comme un viking entre dans un monastère. Ou plutôt comme une jeune none entrerait dans une taverne scandinave. Néanmoins le piètre humanise débordant de mièvrerie du juge était compensé par l’excellent travail du procureur, son amie : la merveille Nathan qui inaugura la tradition de qualité de la magistrature de procureur. La tradition de l’orange offerte par le procureur date de cette époque.

Alors qu’il entrait enfin dans le monde public, que pour la première fois de sa vie il lui était demandé d’être sérieux, Romaric trépassa. Sa mort est on ne peut plus mystérieuse et nous ne pouvons que miser sur les spéculations de chacun. Seuls les quelques personnes proches de lui en ce temps auraient pu révéler la cause macabre. De fait, ces personnes se limiteraient à Nathan, Jarkov et Celtic13. Si le dernier est sénile depuis longtemps Nathan et moi même conservons jalousement le secret, car la révélation de la vérité ne causerait que tracasseries et ne convaincrait personne. Si de nombreuses rumeurs ont courues selon quoi le nouveau procureur remplaçant Nathan, autrement dit ma personne, enragé devant l’absence permanente et le travail déplorable, aurait assassiné l’inégalable Romaric dans un excès de fureur, si l’on mentionne souvent l’hypothèse que je l’aurais écraser en lui jetant la pile des dizaines de dizaines de dossiers qui attendaient son verdict, si d’autres affirmes que je l’ai étranglé pour le faire taire et si quelques aventureux imaginatifs prétende que je mis fin à ses jours par un sacrifice rituel païen pour offrir son âme à un Bobbysix déifié, je ne m’abaisserais pas à répondre, je ne confirmerais rien et ne nierais rien non plus.

Les autres explications à son décès sont toutes aussi rocambolesques et farfelues. Puisque le gredin était jeune, fringuant, plein d’énergie, détesté par un simple procureur hystérique, les plus folles idées ont circulés quant à sa mort. Des dégénérés druidiques sont allé à prétendre que son essence divine ne pouvait être contenue par son corps, qui il est vrai était fort maigrichon, un authentique gringalet qui nous rappelle qu’un rouge gorge est souvent plus bruyant qu’une baleine, que son esprit donc aurait jailli hors de ses entrailles coliqueuses pour inonder le monde entier. Cette thèse se tiendrait, eut égard à l’abondance de personnes étant touchées par la grâce de Romaric, par la foule de gueux marchant dans ses pas, sans jamais avoir le talent d’atteindre son immensité, si seulement le dogme religieux n’empêchait pas de concevoir Romaric comme une forme divine, bien que rappelons le, il s’en approchait fortement. De manière moins exagérée il serait possible d’imaginer qu’il se soit réincarné dans la biquette song, mais ce serait sous estimé grandement son incroyable envergure à vocation universelle. Dès lors l’on peut se plaire à supposer que la notion de sérieux ait terrassé son esprit voué à la simplicité la plus absolue, voire à croire que le poids d’une responsabilité politique étant un concept tellement étranger pour lui que son organisme, affolé devant l’intrusion de cet effet inconnu, fut pris de panique et préféra se saboter plutôt que d’affronter la notion.

Pour ma part, il me plaît de promouvoir la thèse du climat breton. Je suppute en effet que l’air breton, l’environnement naturel, politique et social de la Bretagne, particulièrement sain, ait effectué une sorte de sélection naturelle, éliminant discrètement les éléments divergents à la ligne de conduite commune à la Bretagne. Cette théorie qui expliquerait que ni ducrochebond, ni valdy, ni les vermines de toutes les espèces, ait réussi à s’implanter, laisse néanmoins perplexe quant au cas de Knightingale. Mais ce dernier étant un parasite hors norme, il peut se considérer comme l’exception confirmant une règle. Certes, l’homme public n’est probablement pas étranger à cette sélection intellectuelle et sociale, mais il est inutile de revenir au débat sur un prétendu assassina du bon Romaric. Que nos mémoires ne soient point entachées de quelque crime odieux sur un bel enfant pimpant, préférons donc la version selon laquelle, ayant atteint le point culminant de sa spiritualité consistant simplement à faire le vide en soi, ce en quoi nul ne pourra jamais l’égaler, il aurait élever son âme dans le néant originel, devenant lui même ce néant, incarnant parfaitement ce non être qu’il caractérisait. Prions pour lui et rendons lui grâce.

Décédé, Romaric laissait derrière lui une masse phénoménale d’affaires en attente, submergeant ainsi son successeur, l’antique Mat, d’un travail colossal. Son corps sans vie fut retrouvé par Nathan, sûrement inquiète de l’absence trop prolongée de son ami. Monument d’une race en pleine expansion mais qui ne reverra jamais créature semblable à son premier, vestige d’une époque révolue, souvenir d’une ère éteinte, sa carcasse ne pouvait décemment être mise à la fosse comme il se devait pour ce païen. Afin d’exalter la mémoire émue des survivants du temps radieux du Bobbysixime, il fut décider par moi même sans que cela ne rencontre d’objection que le souriant Romaric fusse empaillé. Rompu au travail de la chair et fin connaisseur de l’anatomie, l’œuvre fut aisée et rapidement vidé de ses tripes, embaumé et rempli de paille, le brillant Romaric se retrouvait debout en une soirée. Merveille que de contempler parfaitement conservé cet être mythique, ce trésor de l’humanité, cette perle unique. Romaric empaillé fut confié à la personne la plus digne de confiance, sa chère amie, notre Très Sainte Reine Nathan. Après un petit ajout, Romaric fut monté sur une planche à roulettes pour être traîné partout sans difficulté.

Dès lors Romaric fit plusieurs fois le tour de la France et de la Bretagne, il roula sur toutes les routes, glissa dans les plus prestigieuses universités. Comble de malice, d’ironie, le cadavre de Romaric enseigna le français en de nombreux endroits. Ce goût de la farce qui caractérise le peuple breton trouva bien naturellement son point culminant par ces cours prodigués par le plus grand ennemi du français, détenue par celle qui constitue la plus resplendissante opposition à ces mêmes français. Arpentant les campagnes et les grandes cités, Romaric voit le monde et le monde peut jouir du spectacle de cet homme empaillé sans se douter de sa vie passée. Roule, roule ami Romaric, nargue donc le monde en arpentant les sanctuaires de la connaissance et de l’apprentissage, pour réjouir nos cœurs vieillis, qui se font exigeants pour les divertissements et réclament le doux chant de la nostalgie.

C’est ainsi qu’ayant failli mener la Bretagne au désastre par son incroyable incompétence en matière juridique, Romaric devint l’une des plus grandes fiertés de notre patrimoine, un trésor jalousement conservé par les derniers initiés à son souvenir. Bien qu’aujourd’hui nul ne sache la vérité sur cet homme et tout ce qu’il représentait, bien que demain il tombera en poussière et ses lambeaux de chair disparue il ne restera plus rien pour témoigner de sa grandeur inégalée, il me plait de savoir que j’ai connu Romaric, que son nom restera gravé à tout jamais dans mon être et que son rapide passage en Bretagne conditionna l’ensemble du pays. Plaise au ciel au jour de mon trépas que je revois ce bon Romaric, que nous versions des larmes de tendresse, car il est à l’instar d’Isidore, de Nathan, D’Iziledur ou de Ben0ben, de ces personnes qui ressuscite le passé et lui donne un goût de miel incomparable.

Gloire à toi Romaric, gloire à toi.

Par Jarkov.
Haut de pagePages : 1  
 
 Dalc'h eus Kastell Briand  TRE AN KASTELL  HE LEVRAOUEG  Traité sur RomaricNouveau sujet   Répondre
 
Identification rapide :         
 
Divers
Imprimer ce sujet
Aller à :   
 
créer forum