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 De la chevalerie et de tout ce qui s’en suit...

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Eledhwen de Goanv
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Eledhwen de Goanv
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   Posté le 23-09-2006 à 11:46:26   Voir le profil de Eledhwen de Goanv (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Eledhwen de Goanv   

De la chevalerie et de tout ce qui s’en suit…


De la naissance de la chevalerie

[à venir]

Du code de la chevalerie

Le code de la chevalerie n’a jamais été nettement formulé. Le code qui suit est celui qui fut établi aux XI et XIIème siècles, pour les croisades. Nous pouvons la réduire à dix commandements, tout comme le Décalogue divin :

I. Tu croiras tout ce que t’enseigne l’Église et observeras tous ses commandements.

II. Tu protègeras l’Église.

III. Tu auras le respect de toutes les faiblesses et tu t’en constitueras le défenseur.

IV. Tu aimeras le pays où tu es né.

V. Tu ne reculeras pas devant l’ennemi.

VI. Tu feras aux Infidèles une guerre sans trêve et sans merci.

VII. Tu t’acquitteras exactement de tes devoirs féodaux, s’ils ne sont pas contraires à la loi de Dieu.

VIII. Tu ne mentiras point et seras fidèle à la parole donnée.

IX. Tu seras libéral et feras largesse de tout.

X. Tu seras, partout et toujours, le champion du Droit et du Bien contre l’Injustice et le Mal.


Voyons les commandements d’un peu plus près :

I.) C’est le plus important et le plus sacré des commandements. On ne pouvait pas être chevalier sans être chrétien et avoir reçu le baptême :
Sainte ordene (1) de chevalerie
Seroit en vous mal emploié
Si n’avez baptisme ne (2) foi.
(1) Ordre. (2) Ni. (Auberon, v. 336.)

Le chevalier croit en Dieu et a pleinement confiance en lui. La dévotion à la Vierge est aussi un incontournable principe du chevalier. La confession est exigée du chevalier aussi sévèrement que celle du dernier serf. Il doit se confesser avant de partir en croisade et craint de ne pas pouvoir le faire. Quand c’est le cas, il se confie souvent à un camarade d’arme.
La dernière obligation chrétienne du chevalier est la suivante : mourir dans la foi, mourir pour la foi.
Chevaliers, en ce monde-ci,
Ne peuvent vivre sans souci ;
Ils doivent le peuple défendre,
Et le sang pour la foi espandre.

II.) C’est le cri d’armes du chevalier : « Défends l’Église ».
Tout votre sanc devez espandre
Pour la Sainte Eglise défendre.
(l’Ordène de Chevalerie)

Le cérémonial de l’adoubement s’exprime ainsi : « Reçois cette épée au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Sers-t’en pour ta défense, pour celle de la Sainte Église de Dieu et pour la confusion des ennemis de la croix du Christ. Va et rappelle-toi que les saints n’ont pas conquis les royaumes par le glaive, mais par la foi. » Au yeux de l’Eglise, la chevalerie est donc la force armée au service de la vérité désarmée. Le chevalier a donc pour devoir de défendre le Pape et les conciles, de protéger les temples de Dieu. Grâce à lui, le Dominicain possède la liberté de l’éloquence et le Franciscain la liberté de la pauvreté.
L’Archevêque de Reims rappelle fortement ce devoir au début de Garin li Loherains : « Nous sommes clercs et notre devoir est de Dieu que nous prierons pour vos amis. Mais, quant à vous, chevaliers, n’oubliez pas que Dieu vous a faits pour être le rempart de l’Église. »

III.) L’Église n’est pas la seule à être faible et le chevalier doit défendre toutes les faiblesses : à côté des prêtres et des moines qui font le service de Dieu, des femmes, les enfants, les veuves et les orphelins ont aussi besoin de sa protection.
Il ne donna conseil petit ne grant
Par coi prud’homme deshérité fussant
Les veuves femmes, ni les petits enfants.
(la Chanson d’Apremont)

Charlemagne demandait à ses fils de ne point enlever leurs fiefs aux orphelins ni leur dernier argent aux veuves. Plus tard, l’Église essaie d’élever le chevalier à de plus hauts sommets. « Le devoir du chevalier est de se faire le gardien des pauvres gens, afin que les riches ne les injurient point », proclame l’Ordène de la Chevalerie, qui ajoute : « Le devoir du chevalier est de se faire le soutien des faibles, afin que le fort ne les vilipende point. »

IV.) Il ne faut pas confondre avec cet amour l’attachement que nous avons pour la ville et le village où nous sommes nés. Les chevaliers aiment leur pays tout entier et sont prêts à mourir pour le voir défendu.  

V.) Ce commandement a pour objet la bravoure du chevalier. « Mieux vaut être mort, que couard appelé ».

VI.) Tout ce qui n’est pas chrétien devient sarrasin. Cette haine contre les païens va jusqu’à la folie, comme les compagnons de Godefroy de Bouillon qui ont crié : « Si nous étions au paradis, nous en redescendrions pour combattre les sarrasins. »

VII.) Le vassal doit obéir à son seigneur, s’il ne lui demande rien de contraire à la foi, à l’Église et aux pauvres. Il s’agit de ne pas confondre chevalerie et féodalité. Cependant, au moment où se décomposait l’autorité, alors que les périls sont plus pressants que jamais, il est juste de reconnaître que la féodalité est sans doute nécessaire. Que les faibles aient échangé une part de leur liberté contre une protection recherchée, c’est là un phénomène humain, en quelque sorte imposé par la force.
Les exemples du dévouement suprême des vassaux pour leurs seigneurs sont nombreux. Parmi les plus illustres :
- Guillaume, du Couronnement Louis, apprend d’un messager, au moment même où il se marie, que son seigneur Louis est en danger. Point n’hésite un moment. La cérémonie est interrompue et les amants se séparent. Ils ne se reverront plus.
- Fouqueret fut jadis le vassal d’Aubri de Bourguignon. Aubri a tué les neveux de Fouqueret et violé sa fille. Voilà un vassal qui a de justes motifs de vengeance. Mais il apprend que le Bourguignon est vaincu et près à succomber. Alors un obscur mobile triomphe de sa colère. Il donne son épée et son cheval à Aubri et ainsi le sauve.
Et s’il arrive quelques rares fois que les vassaux se révoltent, ils reviennent bien vite à genoux devant leur seigneur en implorant, en larmes, le pardon en promettant de ne plus forfaire à leur seigneur. Ainsi l’on peut lire sur les murs de toutes les salles des châteaux de Girart de Roussillon et de Beuve d’Aigremont, barons révoltés, l’inscription suivante :
Qui boise à son seigneur, bien à Dieu relenqui.

VIII.) C’est l’horreur du mensonge. Roland professe en Perse un cours de chevalerie au fils du roi païen, il lui donne ce précieux conseil : « Ami, garde-toi de mentir, car c’est une tache qui moult fait repentir. »

IX.) L’Ordène de la Chevalerie va jusqu’à demander au chevalier de garder sa virginité :
Sire, par cette ceinturette
Est entendu que vous gard nets
Vos reins; votre corps entièrement
Devez tenir moult saintement
Aussi comme en virginité.

Le neuvième commandement demande la libéralité, ce qui est plus pratique à mettre en pratique que la charité. On trouve parfois des chevaliers charitables, comme Godefroy de Bouillon qui s’occupe sans cesse de visiter les pauvres de son armée. A l’inverse, il existe aussi des chevaliers sans cœur dont les poètes épiques aiment se moquer. On raconta par exemple ce petit conte :
Le roi païen Marle a été fait prisonnier. On l’emmène à la cour de Charles. On lui offre la vie s’il accepte de se convertir. Il refuse et justifie ainsi son refus : « Quels sont, demande-t-il à l’Empereur, ces gros personnages couverts de fourrures qui sont assis à votre table ? -- Des évêques et des abbés. -- Et ces autres, si maigres, vêtus de noir ou de gris ? -- Des frères mendiants qui prient pour nous. -- Et ces autres, enfin, à qui l’on donne les restes de votre festin ? -- Ce sont les pauvres. -- Ah ! S’écrie Marsile, c’est ainsi que vous traitez les pauvres, contrairement à l’honneur et à la révérence de Celui dont vous avez la foi. Eh bien, non, décidément non, je ne veux pas être baptisé et préfère la mort.

X.) C’est l’Église qui l’a formulé : « Combattre tout mal, défendre tut bien. » Cette notion ne s’est introduite que très lentement. La maxime se rencontre d’abord sous cette forme négative : « Mettre le bien en haut et le mal en bas ». Et ce n’est qu’au XIIIème siècle que l’auteur du Pontifical romain, Guillaume Durand, met dans la bouche du nouveau chevalier cette magnifique oraison : « Ô Dieu, vous n’avez permis ici-bas l’usage de l’épée que pour contenir la malice des méchants et pour défendre la Justice, faites donc que votre nouveau chevalier ne se serve jamais de ce glaive pour léser qui que ce soit ; mais qu’il s’en serve toujours pour défendre ici-bas tout ce qu’il y a de droit et de juste. »
A Saint-Pierre de Rome, quand on armait un nouveau chevalier, on remettait l’épée à l’homme de guerre en lui disant : « Rappelle-toi, chevalier, que tu dois être le défenseur de l’Ordre et le punisseur de l’Injustice »

Telle est le code de la chevalerie et il ne faut pas s’étonner que l’on ait tenté de lui opposer un contre-code satanique. Dans une chanson de geste, ce contre-code est énoncé de la façon suivante : « Vous ne serez loyal envers personne; vous garderez pas votre foi envers votre seigneur; vous trahirez et vendrez les honnêtes gens; vous élèverez le mal et abattrez le bien; vous raillerez les pauvres; vous déshériterez les orphelins; vous dépouillerez les veuves; vous déshonorerez l’Église; vous mentirez sans pudeur et violerez tous vos serments. »
Le magicien Pic Colet (Renaud de Montauban) a dit : « Ne crois ni en Dieu ni en la Vierge. Si tu rencontres un homme de bien, bats-le. Fais le mal partout; fais le mal toujours. »

De la formation du futur chevalier

La naissance:
Jamais le vieux château n’a été plus animé. On y attend la naissance d’un enfant.
Le père, qui est chevalier, n’a pas l’idée un moment de songer à une fille ! Il s’agit bien d’une fille ! Il faut à cet homme de guerre un garçon qui soit homme de guerre à son tour, qui sache chasser la sanglier, lancer le faucon, tenir un fief, défendre son seigneur et faire un jour la grande expédition d’outre-mer.
Mais voilà que le messager accourt vers Froment : « Dieu vous sauve, seigneur, au nom de votre fils. Dites-moi, pour Dieu, quel nom lui voulez-vous donner ? -- Il s’appellera Fromondin, dit Fromont, car, après moi, il tiendra le pays. » Puis il appelle tous ses barons et leur dit : « Faites-vous joyeux et rassurez-vous. Il est né, le seigneur dont vous tiendrez vos terres; il est né, celui qui vous donnera les riches fourrures, le vair, le gris, les belles armes et les chevaux de prix. Dans quinze ans, mon fils sera chevalier… » Cette petite scène peut servi de type, car c’est partout la même joie.
Le berceau est préparé et il est de forme gracieuse. Le nouveau-né est baigné devant une belle flambée qu’on a allumé pour lui dans la cheminée à vaste hotte. Puis il est emmailloté, corps et bras, en des langes de bonne toile. On ne tardera pas à le revêtir d’une petite robe de soie fourrée, d’un palisson d’hermine et d’un charmant petit manteau.
La joie est partout, car cette heure de la naissance est partout proclamée bénie entre toutes : « L’ore est benoîte. » Il y avait de l’alleluia dans l’air.
L’enfant, lui, est dans son berceau et, suivant la vieille légende, il entend dans son sommeil la musique que font les astres en gravitant dans le ciel.

Le baptême:
Qu’il soit né dans la joie ou la douleur, l’enfant sera d’abord porté sur les fonts du baptême, car ce jour du baptême avait dans l’esprit de nos pères une importance à laquelle rien ne se peut comparer.
Lorsque, dans l’horrible mêlée des Aliscans, Guillaume et son neveu Vivien, qui ne se reconnaissent pas, sont près d’en venir aux mains, c’est en évoquant le souvenir du saint baptême que Vivien supplie son adversaire inconnu de lui révéler enfin son nom : « Je vous conjure, par la chrétienté, par le baptême et par le chrême que vous avez reçu, dites, dites-moi qui vous êtes. » Le vieux baron, vaincu par ce souvenir, répond : « Je m’appelle Guillaume. » Et ils tombent dans les bras l’un de l’autre.
Donc, l’enfant est conduit à une église voisine. Un joyeux cortège l’accompagne. « Les dames vont devant, toutes rieuses »; ls chevaliers, « vêtus à la nouvelle guise », marchent derrière elles, deux par deux; puis apparaît l’enfant dans les bras d’une matrone ou d’une jeune fille, splendidement enveloppé de draps d’or u de soie sarrasine. Les rites baptismaux commencent et se déroulent, comme aujourd’hui, à peu d’exceptions près. A l’origine, l’enfant était plongé tout nu dans la cuve baptismale, d’où le dicton : « Nu comme un enfant qu’on baptise. » La rudesse de cet antique usage fut bientôt adoucie. Par respect, on n’osait point effacer le saint chrême du front baptisé. On le coiffait dont d’un bonnet spécial qui portait le nom de chrémeau. Quant à la robe blanche des catéchumènes, elle n’a cessé d’être en usage.
Importante était la question des parrains et des marraines. On en avaient plusieurs et ils devaient être de qualité. Quand Fierebras reçut le baptême, « les parrains ne lui manquèrent pas ». Le nombre des parrains était signe d’importance : on en compte jusqu’à douze. L’Église dut mettre le holà.
Le parrain, celui qui lève l’enfant des fonts, donne au baptisé le nom qu’il a choisi pour lui. C’est souvent le sien propre.
Ce qui est d’usage c’est que les parrains sont tenus d’offrir de beaux présents à leurs filleuls. Les marraines se contentes de préparer un trousseau : manteaux d’écarlate, pelisses et chausses. Cadeaux de femme.
Le cortège sort de l’église plus joyeux encore qu’il n’est entré. Au logis, la mère attend avec impatience le nouveau-né. Quand les dames font leur entrée dans la chambre, elle n’a de regard que pour lui :
Et quand elle le vit, elle eut joie si grant
Que tout son cœur en allait sautelant.

Le bébé :

[à venir]

De l’entrée dans la chevalerie

[à venir]

Du mariage du chevalier

[à venir]

De la vie domestique du chevalier

[à venir]

De la vie militaire du chevalier

[à venir]

De la mort du chevalier

La chanson d’Antioche nous présente la mort d’un chevalier :
Renaud est descendu de son cheval
Frappé parmi le corps de quatre dards tranchants.
Quand il se vit mort, quelle douleur, quelle colère !
Il tire une dernière fois son épée, ajuste son écu,
Et tous ceux qu’il atteint sont morts.
Mais le sang de ses plaies coulent trop abondant,
Il ne se peut plus aider, tombe à terre.
Alors il s’adresse au Seigneur Dieu et à ses Vertus :
« Glorieux Sire père qui fus et seras toujours,
Prends pitié de mon âme, car le corps est perdu. »
Se tourne vers la France, lui fait cinq cents saluts.
L’âme s’en est allée. Le corps reste étendu
Et les Anges qui l’emportent au ciel chantent :
Te Deum audamus

Des armes et des chevaux des chevaliers

[à venir]
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